dimanche 31 juillet 2011

Genèse d'une traversée

Quelle idée de décider de partir 12 jours à travers les chemins, avec la contrainte d'une distance et d'un dénivelé à effectuer chaque jour (les gîtes étant réservés), le tout sur des VTT, ajoutant ainsi au risque de douleurs physiques le risque de problèmes mécaniques ? 

Peut-être la volonté de se retrouver tous les deux dans une épreuve physique que nous aimons autant l'un que l'autre. Peut-être aussi l'envie de couper vraiment : couper le téléphone et internet, couper le rythme de vie. Notre petite escapade dans le Jura l'année dernière nous avait déjà donné goût à cela.

Il ne faut pas négliger non plus l'attrait des paysages des régions traversées. Si les Monts Dômes et les Monts Dore n'ont (presque) plus de secret pour Xavier, il n'en est pas de même pour les monts et plateaux plus au Sud. Quant à Céline, deux randonnées en VTT lors d'un précédent séjour en Auvergne l'ont piqué au vif : chemins roulants, descentes intéressantes sans être trop techniques, jolis paysages, sans parler de la gastronomie... Bref, tout pour attirer des VTTistes montagnards et gourmets !

L'étude attentive du topo (édité par Chamina) ne nous déçoit pas : départ de Clermont-Ferrant, arrivée à Palavas-les-Flots (c'est-à-dire la mer!) ; entre-temps : traversée des Monts Dômes, des Monts Dore, des Causses... L'ensemble semble se dérouler sur des chemins larges ou des petites routes. Mis à part quelques indications sur le topo, le trajet semble roulant et pas trop technique.

Deux questions restent à trancher : l'hébergement et le transport des bagages. Ces deux questions sont évidemment liées. Si nous choisissons l'hébergement libre (c'est-à-dire sous la tente), cela alourdira inévitablement les bagages. Or en ne partant que tous les deux, nous devons gérer seuls le transport des bagages. Il faudra donc soit les faire transporter (mais le transport de bagages entre gîtes sur ce parcours semble assez peu développé), soit les mettre sur le dos (ce qui n'est pas du tout pratique en VTT, sauf à partir très légers !), soit les mettre sur le VTT (sacoches). 
Mais tout ceci était sans compter sur la dernière solution, soufflée par notre miss remorque, agent de vente de la marque franco-allemande Aevon : Marine (3 séjours avec remorque à son actif, le 4ème étant en cours). Après moult tergiversations, nous optons donc pour l'utilisation d'une remorque... ce qui oblige tout de même à alléger les bagages. Nous choisissons donc l'hébergement en gîtes, avec la demi-pension ! Les étapes sont donc établies en fonction des hébergements et des distances à parcourir.

Un tel parcours ne s'improvise pas du point de vue physique. Nous améliorons donc notre entraînement habituel par un petit séjour dans le Lubéron. Cinq jours de VTT avec des amis : distances et dénivelés intéressant, rythme soutenu. Parfait pour se mettre en jambe.

Tout est prêt, les hébergements sont réservés, le trajet est tracé sur le GPS. Il reste à espérer un temps clément. Partons et nous verrons...

vendredi 22 juillet 2011

Jour 12 : Saint-Guilhem-le-Désert --> Palavas-les-Flots --> Montpellier

Distance : 69 km ; Dénivelé : 270 m

Une étape facile sur la papier... qui ne s'avérera finalement pas de tout repos. Nous partons un peu après 8h30. La partie Saint Guilhem --> Saint-Jean-de-Fos est rapidement avalée : les jambes sont encore en pleine forme, le vent et les automobilistes pas encore levés. 

Le Pont du Diable, 3 km après le départ :


La hantise de Xavier pour cette étape, sur cette partie du tronçon non balisée, est de se perdre dans les dédales de lotissements et de chemins agricoles peu entretenus. Et cela commence effectivement de cette façon : peu après Saint-Jean-de-Fos, nous passons un peu de temps à trouver le bon chemin entre vignes et gravières. Heureusement, le GPS nous remet sur le bon chemin. Allez, un peu de concentration sur l'orientation et ça va bien se passer !

La première montée de la journée, peu après Aniane, se charge de réveiller les esprits... et le mécanisme de sudation ! Ça y est, enfin, après beaucoup de jours sous la pluie, il fait chaud !

Suivent un passage sur une ancienne voie ferrée, chaotique et peu agréable, puis la deuxième montée de la journée : 100 mètres de dénivelé, après la Boissière, par la route : à coté des jours précédents, c'est facile, mais nous sommes impatients de finir, de voir la mer, donc ça semble long.

Au sommet, une descente courte, mais bien technique, nous attend. Qui aurait imaginé que, si proches de la mer, il nous faudrait porter la remorque sur quelques mètres en descente, le temps de passer quelques rochers en travers du chemin ? On prend notre temps, on déplace la remorque méthodiquement (lever, avancer, poser) et tout se passe bien.

Après Montarnaud, nous voici sur les hauteurs de Montpellier. Nous sommes dans la garrigue, c'est assez glauque : semblant de décharge avec des immeubles en toile de fond et pas un gramme d'ombre.
Deuxième petite descente corsée de la journée, du même acabit que la première, et les premières maisons sont atteintes.

Dernière descente avant Montpellier :


Et là va commencer LA difficulté de la journée : traverser Montpellier. On ne traverse pas Montpellier comme on pourrait traverser Grenoble ou même Paris : la ville n'est résolument pas adaptée pour les cyclistes.

Après deux kilomètres sur piste cyclable, nous voici parachutés au milieu des travaux du tramway où il faut trouver son chemin entre les voitures, les chaussées rétrécies et les déviations.

Le must est sans doute l'arrivée sur l'avenue de la Liberté : diantre, c'est une voie rapide ! Que faire ? Le topo indique d'y passer, nous comptions sur une piste cyclable, mais il y a juste quatre voies, et c'est pour les voitures !
Nous essayons tant bien que mal de longer cette avenue par les petites rues attenantes, avant de nous résigner à prendre l'avenue un peu plus loin (après avoir vu un vélo s'y engager).

Presque deux heures plus tard (et seulement 10 km parcourus), nous arrivons sur la voie verte reliant Montpellier à Palavas-les-Flots. 
Les 8 km sont rapidement avalés et ça y est, nous y sommes : LA MER !!!

Plage de Palavas-les-Flots :


Nous avons chaud, nous sommes fatigués par la traversée de Montpellier... cette arrivée ne se déroule finalement pas dans la joie et l'allégresse. 
À la place, nous nous asseyons, tels deux clochards, sur un des seuls bancs à l'ombre de la plage et faisons pique-nique.

Nous nous installons ensuite en terrasse, il fait chaud : Xavier se réhydrate (75 cl de Schwepp's au total!) et Céline va se baigner. L'eau paraît froide, cela doit être le différentiel thermique... Et non, l'eau est en fait à 17°C !

Photos souvenirs avant le retour vers Montpellier :



La fin de la journée se fait sans encombres : retour à Montpellier, visite de la place de la Comédie, un dîner à l'ombre des platanes et 3 h de train jusqu'à Grenoble... pour une bonne nuit bien méritée !

jeudi 21 juillet 2011

Jour 11 : La Couvertoirade --> Saint-Guilhem-le-Désert

Distance : 61 km ; Dénivelé : 1 000 m

La pluie joue avec nos nerfs pour débuter cette avant-dernière étape qui doit nous conduire du plateau du Larzac à la vallée.
Alors que le temps était dégagé la veille au soir, il s'est mis à pleuvoir dans la nuit et, au matin, la pluie semble vouloir persister. Le VTTiste n'aime pas spécialement la pluie (surtout lorsqu'il l'a prise plusieurs fois depuis le départ) : le temps de préparation s'étire tranquillement... avant un départ au sec.

Les chemins du Larzac sont un peu "tape-cul", mais somme toute bien roulants... sauf lorsqu'il a plu. Les chemins sont donc aujourd'hui en partie boueux. Une boue rouge qui colle aux pneus et au vélo :


Signalisation typique du coin :


Le chemin nous mène à un point haut qui offre (au village de Saint Michel) une vue sur le plateau du Larzac et sur notre objectif sommital du jour : le Saint-Baudille.

Village de Saint-Michel :


Lavogne :


Vue sur le Mont Saint-Baudille :


Oui Xavier, c'est bien là-bas qu'on va ! :


C'est parti pour le Saint-Baudille : une piste en sous-bois, après le village de Saint Pierre-de-la-Farge nous amène à un petit col. S'ensuit une descente de pur régal : un circuit qui navigue entre les arbres et les pierres, des virages secs, des virages relevés, une petite descente suivie d'une petite montée, le tout sur un terrain très roulant.

Nous voilà donc au pied du Saint-Baudille. Une petite route y monte, mais le topo nous indique un chemin (qui est l'itinéraire de la GT 34). Le départ est correct, mais bien vite le chemin devient impossible à rouler. Un déferlement de cailloux calcaires occupent le chemin. La pente est raide et même lorsqu'il y a des lacets, inutile de remonter sur le vélo, ce n'est pas plus carrossable :


Lorsque nous débouchons enfin sur la route, c'est presque le bonheur. Nous allons jusqu'à la station Télécom pour le point de vue :

La mer Méditerranée en ligne de mire :


Une piste que nous remonterons plus tard :


Après une belle descente sur piste, nous en prenons une nouvelle, presqu'à flanc (donc ça monte un peu, ça redescend un peu et ainsi de suite). Les paysages sont splendides : 

Saint-Baudille :


Amoncellement de rochers qui semblent former des figures :


La piste est roulante et se met tout d'un coup à descendre fortement. Ce n'est pas bon signe car nous étions presqu'à l'altitude maximum. Tant pis, le tracé est ainsi fait.
Il nous faut donc remonter au dernier col de la journée. Si l'après-midi est déjà un peu entamée, une brise fraîche vient nous casser la chaleur du soleil. La remontée est rapide. La DFCI est grandement cimentée, ce qui présente 2 inconvénients : le sol est irrégulier (et avec une remorque, la régularité du rythme est essentielle, dixit le tracteur !) et lorsque la piste est cimentée, cela signifie que la pente est raide.
Mais tout ceci n'est que billevesée quant on songe à la descente qui nous attend. Large piste très roulante ! Si ce n'est quelques motards croisés dans le bas de la descente, ce fût excellent, avec de beaux points de vue sur la vallée et la mer :



La remontée sur Saint Guilhem est moins drôle. La route est très fréquentée. 

A Saint-Guilhem, nous trouvons facilement notre auberge et, devant les yeux étonnés des clients en terrasse, nous rentrons les VTT dans le bar !

Saint-Guilhem-le-Désert :



C'est l'heure du goûter. Après avoir déposé nos affaires dans la chambre, nous nous attablons en terrasse et savourons Banana-Split et Poire-Belle-Hélène. Dire qu'hier à la même heure, on se réchauffait devant des crêpes !

Pour le dîner, le menu de la demi-pension nous convient a priori. Mais on sent que la zone est touristique car la qualité est finalement assez médiocre : salade verte avec vinaigrette toute prête, taureau en daube pour Xavier et brandade (qui semble venir tout droit d'un supermarché pour restaurateur) pour Céline. Et des crêpes pour finir (convenables).

mercredi 20 juillet 2011

Jour 10 : Aiguebonne --> La Couvertoirade

Distance : 64 km ; Dénivelé : 1 150 m

Le matin, point de changement par rapport aux trois derniers jours : le départ se fait dans la bruine. Heureusement, celle-ci s'arrête rapidement et nous n'aurons pas d'autre pluie dans la journée.

Nous commençons par une montée agréable sur la petite route quasi déserte menant à Carreiras, petite route juste encombrée par quelques vaches égarées. De Carreiras au col des Rhodes, le chemin est magnifique : petit chemin balcon serpentant au bord des gorges de Trévezel.

Gorges de Trévezel :



Au col des Rhodes, l'ambiance du sud commence à se faire sentir : petite route en corniche descendant vers Dourbies et végétation méridionale. Mais voilà, le petit vent glacial qui souffle nous rappelle quand même que nous sommes en altitude. 

La descente sur Dourbies, sur cette petite route en corniche, est très belle ; elle offre de magnifiques vues sur les gorges de la Dourbie, 300 m en contrebas, et aussi sur la montagne du Lingas.

Gorges de la Dourbie :


De Dourbies, l'itinéraire nous emmène à proximité du Pic St-Guiral. La montée, sur petite route peu fréquentée, est agréable, mais les journées à 9 h de vélo des deux jours précédents ont laissé des séquelles : nous devons faire plusieurs pauses pour reposer, non les jambes, mais les postérieurs ! La montée sur route, pour les fesses, c'est assez abominable !

La descente sur Sauclières est rapide : elle se fait sur une large piste bien agréable à rouler, qui plus est, offre de magnifiques points de vue sur le début du Larzac.

En descendant vers Sauclières :



Un peu après Sauclières, le paysage change : c'est le début du Larzac, avec ses sommets dénudés, les chemins de calcaire et les sols qui sentent bon le thym. Nous retrouvons aussi avec plaisir la chaleur du soleil.

Larzac :


Quelques tours de roue plus tard, nous arrivons à La Couvertoirade, joli village médiéval :




Nous dormons ce soir au gîte de la Cité :


La journée a creusé les estomacs. Nous faisons donc un tour dans La Couvertoirade à la recherche de pique-nique pour les deux jours restants et d'un restaurant pour le soir. Une crêperie nous tend les bras ; nous y faisons une pause pour le goûter. Refus de dîner ici, ce serait trop léger, mais un autre restaurant nous semble convenir.

Après un tour au gîte pour prendre une douche bien méritée, nous nous dirigeons vers le restaurant sus-nommé et... fermé. Tout comme tous les restaurants sauf deux (dont la crêperie). Nous nous dirigeons donc vers le seul et unique restaurant ouvert et nous ne sommes pas déçus : chèvre chaud pour Céline, charcuterie pour Xavier, cuisse de canard, fromage blanc et tarte, le tout avec un patron fort agréable. Bref inattendu, mais bien.

mardi 19 juillet 2011

Jour 9 : Mas-Saint-Chély --> Aiguebonne

Distance : 58 km ; Dénivelé : 1 100 m

Au programme aujourd'hui : traversée du Causse Méjean et ascension du Mont Aigoual. Et qui dit ascension dit... pluie ! Mais s'il n'y avait que cela ce serait trop simple.
Après un orage en fin de nuit (dixit la patronne, parce que nous... il n'y a pas eu d'orage dans notre sommeil), le temps est couvert mais sans pluie pour notre départ. Nous finissons de monter sur le Causse et découvrons de vastes étendues parsemées de tas de cailloux. Quelques animaux dans des champs épars. Des sous-bois, tapissés d'herbe, qui semblent accueillants.

Causse Méjean :



Croix du Buffre


Nous passons à coté du chaos de Nîmes-le-Vieux : impressionnant !



La pause est de courte durée car la pluie nous a rejoint et va jouer à cache-cache avec nous pendant un moment.

Nous entamons ensuite une longue montée de 6 km sur la route pour arriver à Cabrillac. La pluie a cessé, mais le vent s'est levé, provenance NNO. Inutile de préciser qu'il est glacial. Une porte de garage, abritée du vent, nous permet de manger sans encombres. Au redémarrage, Xavier mettra tout de même les gants (fins) de ski sous les gants de vélo.

À ce stade, deux solutions s'offrent à nous : la route (7 km) directe pour le Mont Aigoual ou les chemins indiqués sur le topo avec (dixit le topo) un peu de poussette. Un rayon de soleil nous incite à suivre le topo.
Après un petit chemin descendant (problème, cela veut dire qu'il faudra remonter le même dénivelé), nous abordons la montée... raide voire très raide. Il faut effectivement pousser le vélo, ce qui, avec la remorque, n'est pas toujours une mince affaire. Mais le soleil nous offre quelques rayons et cela nous donne du baume au cœur pour grimper.

Chemin de montée à l'Aigoual :


Le sommet, au fond :


Après la piste, nous bifurquons sur un petit chemin, en sous-bois, de toute beauté. Après avoir suivi la courbe de niveau, il descend et rejoint une piste caillouteuse... qui descend aussi. 

Passage en forêt sous le Mont Aigoual :



Nous retrouvons (moyennant une poussette) une belle piste qui nous conduit jusqu'au pied du Mont Aigoual.

Et là, 100 m (de dénivelé) avant le sommet, nous sommes cueillis par une averse glacée. Au moment où nous sortons sur la route, le brouillard nous tombe dessus. Un vrai bonheur de VTTiste (!). Au bout d'un kilomètre de route, il semble que nous soyons en haut du Mont Aigoual, avec une vue panoramique. En fait, nous sommes frigorifiés, ballotés par les rafales de vent.

Xavier, gelé, pas content de ne pas avoir de vue :


Très vite, nous partons pour le col de Prat-Peyrot (une station de ski) afin de nous protéger du vent et de manger un morceau.

La suite ne devait pas poser de problème... et pourtant. Nous commençons par une piste très roulante puis nous nous engageons dans un petit chemin très joli tant qu'il ne descend pas trop. Celui se transforme ensuite en un amas de cailloux parfois ou en un fossé à d'autres moments. Bref, alors que nous devions descendre tranquillement, nous voici à contrôler les vélos, à coté d'eux. Cela dit, le panorama lorsque nous sortons du bois vaut le détour.

Pause sourire dans cette descente pas facile :


La descente se poursuit par un joli chemin en sous-bois (plat descendant) malheureusement pas très bien entretenu. Nous faisons donc du saute arbre plusieurs fois.

La fin est beaucoup plus roulante et nous amène en descendant jusqu'à Aiguebonne, où nous attend notre yourte... enfin, si on veut, parce que sinon, il y a un désistement et nous pouvons, si nous le souhaitons, dormir dans une chambre. Étant donné que la pluie menace, la décision est vite prise : ce sera la chambre.
Le gîte est en fait un regroupement de plusieurs bâtisses anciennes qui ont été rénovées. L'accueil est jovial.

Peu de temps pour se reposer... vue notre heure d'arrivée (18h15), sitôt les douches prises, nous filons vers la salle à manger. L'ambiance est conviviale : tout le monde dîne à la même table, auprès du feu. Nous sommes en compagnie de groupes de randonneurs avec des ânes et des cavaliers. Le repas est très bon : salade de crudités, gigot d'agneau et gratin courgettes-pommes de terre, fromage et gâteau à la coco.

lundi 18 juillet 2011

Jour 8 : Pont-de-Montvert --> Mas-Saint-Chély

Distance : 57 km ; Dénivelé : 1 000 m

Le départ se fait sous un temps sec. Quel plaisir de rouler quand il ne pleut pas. Nous montons par une petite route bien agréable jusqu'à l'Hermet.

Vue depuis l'Hermet :

Puechs des Bondons

Ici, notre chemin doit couper un des lacets de la route, mais des habitants du village nous déconseillent fortement le chemin : il est impraticable, même à pied. Nous continuons donc la petite route jusqu'au col du Sapet, puis le long des crêtes de la montagne du Bougès jusqu'au col de Perpau. C'est roulant, mais nous sommes à nouveau dans la bruine et le froid, donc c'est peu agréable.

Suit enduite une descente jusqu'à Florac, où nous faisons quelques emplettes en prévision de la traversée des Causses les jours suivants.

À partir de Florac commence la descente (interminable) des gorges du Tarn. Ça monte, ça descend, ça remonte, le tout sur des sentiers pas toujours très roulants (il faudra plusieurs fois descendre de vélo). Heureusement, de jolis villages et points de vue jalonnent le parcours :

Eglise d'Ispagnac :


Castelbouc :



Gorges du Tarn :


Suite à des conseils de promeneurs qui nous parlent d'un chemin très étroit au bord du précipice, nous faisons les deux derniers kilomètres jusqu'à Sainte-Enimie par la route.
Sainte-Enimie est un joli petit village avec des rues étroites et pavées. Nous en faisons rapidement le tour :



Après Sainte-Enimie, débute la montée vers Mas-Saint-Chély. Les gorges du Tarn, c'est aussi cela : en sortir n'est pas chose aisée. 7 kilomètres à 6 % en fin de journée, ça fait un peu long. Heureusement, la route offre de beaux points de vue sur les gorges :


C'est contents que nous trouvons notre chambre d'hôtes un peu avant Mas-Saint-Chèly vers 17h45 (en étant partis le matin à 9h15).

Repas comme à la maison ou presque. Après une petite entrée rafraichîssante, la cocotte arrive sur la table : tajine aux poids gourmands. Délicieux ! Plateau de fromage locaux (brebis, chèvre et vache) et flan aux abricots.
La patronne et une de ses amies présente ont tenu le crachoir presque tout le repas. Comment l'une angoisse de louer sa bergerie au-dessus de Nice ou comment l'autre, en fréquentant la messe à Mas-Saint-Chély, a pu se faire connaître dans le village. Tout ceci est amusant...

dimanche 17 juillet 2011

Jour 7 : Bagnols-les-Bains --> Pont-de-Montvert

Distance : 42 km ; Dénivelé : 800 m

S'annonce aujourd'hui une étape magnifique : traversée du Mont Lozère et descente dans les gorges du Tarn pour arriver au célèbre village du Pont-de-Montvert et croiser le chemin de Stevenson. Mais voilà, le temps nous ayant gâté ces derniers jours, il décide de se gâter à son tour.

Après une fin de nuit très arrosée, nous partons sous une légère bruine. Nous attaquons presque 700 mètres de dénivelé montée d'un seul coup, d'abord par la route puis par un large chemin dont la pente est (pour une fois) assez régulière.

Dans la montée :


L'arrivée sur les pentes du Mont Lozère ne nous offre malheureusement pas la vue que nous escomptions. Mais le spectacle vaut tout de même le détour. Des prairies de montagnes ponctuées de blocs granitiques et de quelques résineux, parfumées à la bruyère. Dommage que le chemin devienne chaotique.

Arrivée sur les pentes du Mont Lozère :


Nous continuons notre ascension ballotés par la pluie et le vent qui fraîchit sérieusement. 

Fait pas beau ! :



Et puis le temps s'éclaircit :


Moutons montant sur l'alpage

Même si la pluie s'arrête lorsque nous passons versant Est, nous devinons difficilement la vallée du Lot en dessous.
Par une petite route fort agréable à rouler, nous atteignons le col Finiels (1541 m) qui nous donne accès à la vallée du Tarn. 


À peine 200 mètres plus loin, c'est une averse glacée qui nous cueille. Dommage, nous avions eu le temps de sécher.
Deux options s'offrent à nous : la route, qui redescend sur le Pont-de-Montvert directement, ou les pistes prévues par le topo. Malgré la pluie, nous décidons de suivre le topo. Bien nous en a pris. Nous découvrons des paysages de toute beauté, toujours granitiques avec des regroupement de blocs, parfois de petits bois de hêtres :




Si ce n'est les quatre 4x4 que nous avions vu au Mont Mouchet, nous ne sommes dérangés par personne. Nous traversons le petit village de l'Hôpital, repère en son temps des chevaliers de l'ordre de Malte.

La suite et fin de cette journée est une longue descente, glaciale sur le Pont-de-Montvert. 

Lorsque nous y arrivons, la fête des métiers d'art bat son plein. Les rues sont animées. Nous trouvons notre auberge de l'autre coté du pont. 

Notre auberge (à gauche sur la photo) :


Originale est le moins que l'on puisse dire : petit chambre "à l'ancienne". La photo parle d'elle-même :


Nous prenons (enfin) le temps de manger car, dans notre hâte, nous n'avions pas pris le temps de sortir le pique-nique.

Après un petit tour dans le centre (petit) du Pont-de-Montvert, c'est le moment de passer à table.
Quels festin ! À l'auberge des Cévennes, ils ont l'habitude de l'appétit des randonneurs (les quantités sont pantagruéliques – au point que Xavier ne peut finir!), mais en plus, c'est bon : soupe de légumes et blé, roti de veau avec chou rouge cuit et riz, plateau de fromage (qui nous incite à prendre un petit verre de vin avec) et tarte aux abricots.